l’Esprit du lieu

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Paul-Armand Gette

publié le lundi 10 octobre 2016

L’art des limites

Présenter l’œuvre de Paul-Armand Gette en quelques lignes est une mission difficile. Il est né en 1927 à Lyon. Il vit et travaille à Paris. Lydie Rekow Fond, dans la thèse de doctorat qu’elle a consacrée à son œuvre le définit ainsi : « Récusant toute alliance à une tendance, dans un esprit moqueur, Paul-Armand Gette est doté d’une personnalité artistique qui peut s’esquisser en quelques mots : marginale, atypique, anachronique, indisciplinée. [1] » Il aime brouiller les pistes. Il produit une œuvre située sur des lisières, celles qui passent entre l’art et la science, l’art et la nature, recherchant les dimensions métaphoriques des lieux, du corps et des paysages. Il poursuit depuis 1970 une double recherche : l’une consacrée à la nature du paysage par le biais de repérages photographiques, de notes graphiques, de collectes d’échantillons, d’enregistrements, l’autre vouée à l’étude du modèle.
L’artiste est venu à Grand-lieu à l’invitation de Jean-François Taddeï, alors directeur du Frac des pays de la Loire pour présenter une œuvre intitulée Éloge du jaune de Naples.


Jean-François Taddeï et Paul-Armand Gette.

Lors de cette première visite, il a souhaité rechercher une pierre : la rhyolithe pour exposer un échantillon dans cette exposition. « Nulle fantaisie n’était à l’origine de mon désir rhyolitique (j’aurai pu écrire délire sans qu’il y ait de lapsus), c’était l’envie que j’avais de montrer aux habitants du lieu que ma passion n’était pas aussi éloignée d’eux, c’était cette envie qui me guidait. [2] » La recherche fut longue, mais porta ses fruits. Nous avons pu, avec l’aide d’un conservateur du musée des sciences naturelles de Nantes, trouver la pierre non loin des rives du lac. L’exposition put ainsi se faire, Elle débuta par une lecture de Paul-Armand Gette. Nous lui avons proposé de découvrir le lac lors du « finissage » de l’exposition. Il fut impressionné par le lieu et par la présence incontournable du nénuphar blanc, Nymphéa alba.L, fleur qui fait partie de son univers.

Ainsi, il nous proposa de venir en résidence. Proposition qu’il nous était difficile de décliner… Compte tenu de l’intérêt de la nature de sa démarche et de l’intérêt qu’il porta pour le lieu.

Arnaud de la Cotte.


Photo de Paul-Armand Gette.


[1Lydie Rekow-Fond, La passion des limites, thèse de doctorat, esthétique science de l’art, Université Jean Monnet, Saint-Étienne, culture et civilisation, UFR art, lettres, communication – Département d’art plastique, 2006. Page 9

[2Paul-Armand Gette, De l’immobilité du voyage, éditions joca seria, page 7.