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Le projet de résidence
publié le lundi 3 octobre 2016
Quel meilleur endroit que les rives secrètes d’un lac presque invisible pour tenter de revisiter les schèmes de la littérature fantastique ?
Un lac dont les cartes IGN nous indiquent qu’il est bien plus vaste que ce que nous aurions pu penser (65 km2) et dont personne ou presque, hormis les riverains, ne saurait approcher les berges.
Ce lac c’est celui de Grand-Lieu, près de Nantes. Et les communes qui le corsètent plus ou moins selon la saison en gardent l’empreinte et la mémoire depuis des siècles.
Grandis Locus, selon l’étymologie : un lieu où l’on a vu de grands miracles...
La résidence d’écriture proposée par l’association l’Esprit du lieu offre l’opportunité d’interroger les habitants de cette partie du Pays de Retz sur la mémoire du lieu. Une promenade à travers les mythes et légendes locales (la Cité d’Herbauges, le cheval Mallet et l’Île Dun, notamment) mais aussi les rumeurs d’alcôves et les entrefilets des faits-divers qui forment la brume des petits matins sur les roselières et les herbiers flottants.
Le fantastique, nous dit Tzvetan Todorov dans sa définition du genre, « ne dure que le temps d’une hésitation : hésitation commune au lecteur et au personnage qui doivent décider si ce qu’ils perçoivent relève ou non de la « réalité », telle qu’elle existe dans l’opinion commune. »
Le texte qui découlera de cette résidence aura l’apparence d’une fiction poétique en prose, morcelée ou non, qui réutilisera à sa guise les ingrédients du réel pour se tenir en équilibre sur la ligne fragile qui sépare le fantastique-étrange du fantastique-merveilleux.
Quelque part entre les forêts flottantes et les prairies humides...
Sylvain Coher. Janvier 2012.